Mom Story's
Aujourd'hui 28 mai 2017, c'est la fête des mères. Depuis une semaine je pense à une manière originale de souhaiter bonne fête à toutes les mamans qui me suivent. Je tenais surtout à rendre hommage à ma mère. Laissez moi vous raconter l'histoire d'une reine, de ma reine.
Ma mère de son vrai nom Koffi Adjoua Pauline est née entre 1964 et 1966 je ne sais pas exactement. Elle était une jeune femme pleine de caractère et d'amour pour autrui. Je ne sais de quoi sa vie avant moi était faite, mais ce que je sais, c'est que ma maman, ne savait ni lire, ni écrire, elle n'a jamais été à l'école. Cependant l'intelligence naturelle n'attend point le nombre d'années d'étude pour briller et maman était très intelligente. Venant d'une famille très modeste maman a toujours travaillé. Je crois qu'a l'époque elle vendait dans un marché avec ma grand-mère qui était sa mère adoptive.
Puis un jour maman est entrée dans une famille entant que nounou. C'est dans cette famille que je suis née.
Je crois que mon père était l'homme de sa vie. Car voyez vous, maman est tombée amoureuse de lui, Oumar, je ne sais pas comment, ni pourquoi mais je sais que je suis née un mois de 94 faisant la joie de mes deux parents. La vie de ma mère n'a pas été facile m'a t'on dit. Pendant sa grossesse elle était souvent malade. 9 mois entiers de souffrance permanente, elle aurait pu m'avorter! Mais elle m'a aimé dès les premiers instants de ma vie en elle et cet amour je crois l'a aidé à tenir 9 mois.
Après ma naissance la santé de maman n'a pas été meilleure, mais elle était heureuse d'avoir sa famille à elle.
Je crois que ma mère aurait pu continuer de se battre si la vie ne lui avait pas enlevé son amour brutalement. Car voilà mon papa s'est éteint, laissant amoureuse et enfant orphelins de son amour, de sa présence. Moi j'en ai pas souffert ! Je l'ai oublié! Je ne me souviens même pas de l'avoir connu. Son visage m'est étranger, pourtant il a été là pour moi, m'a aimé, mais il s'en est allé trop vite pour que je puisse m'en souvenir.
Pauline par contre elle ne l'a jamais oublié. Je vis avec des photos de mes parents, seul moyen de garder en mémoire leurs visages. Sur l'une des photos que j'ai, maman me portait dans les bras, je devais à peine avoir 3 ans. Elle avait les cheveux courts et le visage triste. Une tristesse qui m'a inspiré bien des mots à l'époque. Quand j'ai cherché à connaitre la légende de cette photographie, j'ai appris que mon père, son homme était à cette époque là décédé. C'est là que j'ai compris que ma maman était vraiment amoureuse et qu'elle avait perdu une part d'elle.
Pauline! Je ne me souviens pas de beaucoup de choses d'elle mais je ressens aujourd'hui encore tout l'amour qu'elle me portait. Je la revois sourire et saluer tout le monde. Penser à autrui en offrant le meilleur d'elle. C'est donc de là que me viens mon altruisme. Je la revoie me gronder, me battre pour m'inculquer le respect. Je la revois me mordiller les oreilles en guise de câlin. Mon son sac à main, sa joie!
Je ne peux parler de ma mère sans verser quelques larmes de tristesse et de joie.
J'ai vu ma maman malade, sans savoir que la maladie pouvait appeler la mort!
J'ai le souvenir qu'un jour, j'avais vu à la télé un film, dans lequel une mère mourante s'apprêtait à dire à sa fille ses dernières volontés et sa fille avait refusé de l'écouter lui disant "non maman tu ne vas pas mourir!"
Un jour ma Pauline alitée m'a dit " Si jamais je meurs ..." j'avais 4 ans Pauline que voulais tu que je comprenne? Oui je parlais déjà beaucoup mais la mort ? Bêtement j'ai répété à maman la réplique du film et je regrette car je ne saurai jamais ce qu'elle voulait me dire.
Ma mère n'était pas riche, ni intellectuelle, mais elle avait de la class et était belle, bonne cuisinière, femme aimante et douce elle était unique.
Un jour nous sommes rentrées chez nous! Oui parce que maman et moi vivions chez ses patrons, j'ai toujours été plus choyée que mes cousins qui vivaient dans'' notre bas quartier''. Je vivais entre ces deux mondes et j'avais un équilibre. Quand maman allait en weekend je la suivais, là bas à Yopougon, j'avais mes cousins, ma grand mère Mamie N'dri et Baba mon grand-père!
Mon enfance à Yop! Je jouais dans les boîtes, je mangeais du porc au four les soirs, les matins j'attendais toujours le crie de la vendeuse de bouillie lol. Oui j'ai des souvenirs heureux de cette époque.
Alors un jour nous sommes allées chez nous. Maman avait pris son congé annuel et avait décidé d'aller se faire soigner je ne sais où. Je me souviens que la veille de son départ je suis tombée malade. Le lendemain quand elle partait, elle m'a donné comme recommandation de rester sage et de respecter tout le monde, Pauline et le respect!
Je lui ai dit " Popo donne moi 25" oui j'ai toujours été gourmande je voulais m'acheter de la bouillie. Maman m'a donné une pièce et je l'ai regardé partir. Je la voyais partir jusqu'a ne plus voir sa silhouette. Et la vie a continué, 3 jours si ne me trompe pas.
Un soir, un homme est arrivé, il nous énervait nous les enfants, car il était reconnu pour annoncer les mauvaises nouvelles. Alors il arrive, la famille se réunit dans le petit salon à peine éclairé. Le monsieur déclare " Popo est morte". Les gens ont commencé à pleurer. J'ai rigolé et j'ai dit à mes cousins "ceux là ils aiment trop pleurer, allons dehors" lol la sotte que j'étais !
Nous sommes allé dehors et après réflexion l'un des cousins me dit " Mais Popo c'est ta maman non?" A ce moment précis oui, j'ai réalisé qu'il avait bien dit Popo. Les larmes se sont invités sur mes joues, mon coeur s'est brisé. J'ai couru demander à ma mamie N'dri si c'était vrai. Quand elle m'a vu en pleurs et qu'elle m'a ouvert les bras là j'ai compris pour de vrai que ma maman n'allait plus revenir.
Pauline pourquoi? 1998 pourquoi cette année là, je n'avais que 4 ans. Oumar et la maladie ont eu raison de ton amour pour moi?
Après ce soir là, je suis devenue intérieurement fermée. Je n'ai jamais montré que j'allais mal. Les gens avaient pitié de moi, ça venait, me regardait et pleurait. Dans mon coeur moi je voulais juste ma mère. C'est pendant le deuil de Pauline que j'ai su que Oumar existait et était décédé trop vite! Ciel avais je les épaules assez larges pour tout cela?
Après les obsèques, mes grands parents sont allés voir les patrons de maman pour les remercier et récupérer nos affaires à Pauline et à moi.
Je m'en souviens. Je portais une robe, et plein de cordes traditionnelles qu'on m'avait mis au bras ( rituel de deuil) Baba, mamie et moi somme montés dans un Gbaka on allait au bureau du patron de maman. Ce jour là papa à dit à mes grands parents que maman et lui voulaient me garder et que j'avais même déjà été réinscrite à l'école!
Je suis donc retournée dans cette famille qui a toujours été la mienne dans mon coeur.
Oui j'ai souffert de l'absence de Pauline. J'ai pleuré et je pleure encore aujourd'hui parfois. Mais ce deuil m'a donné une passion pour l'écriture.
Aujourd'hui j'ai 23 ans, je suis éduquée, j'ai des réussites sociales et professionnelles, j'ai une vie !
O doux Jésus ta main sur ma vie depuis le ventre de ma mère! Merci papa !
Alors Pauline n'est plus là, mais je suis son héritière et je récolte tous les jours les bonnes oeuvres que ma mère a semer. Elle n'est plus là mais son rêve de me voir " réussir" se concrétise grâce a elle.
J'aimerai dire à tous les orphelins de mère comme moi, qu'il n y a pas de mots pour dire fidèlement nos maux, mais souvenons nous que nous sommes les héritiers de reines! Et que Jésus ou Allah père des orphelins se souviens de nous et qu'il dirige nos vies. Ca fait mal, mais nous ne sommes pas seuls!! Pleurons c'est notre droit, mais ne nous lamentons pas car nous avons la chance de pouvoir rendre fiers nos parents.
Je ne peux fermer ce chapitre sans remercier ma tante Aya. Une soeur de coeur de ma mère avec qui j'ai grandi! Aya après le décès de ma maman est la seule de la famille qui est restée là pour moi et aujourd'hui encore elle est là! Cette tante là c'est une bénédiction. Comme j'aime le dire j'ai toujours une pensée pour ma famille biologique que je ne connais pas vraiment mais qui essaie de garder le contact.
Cette Mom Story's c'est l'histoire de Pauline mais aussi d'Alice, ma mère adoptive qui a tant aimé ma mère qu'elle m'a gardé comme sa fille. Je suis la fille de deux femmes d'exception. Je ne suis pas orpheline! Je suis une battante, O ciel merci Seigneur et bonne fête aux femmes de ma vie.
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